Les Actions pédagogiques
“Il nous faut en riant instruire la jeunesse,
reprendre ses défauts avec grande douceur
et du nom de vertu ne lui faire point peur” Molière
Les concerts de septembre
Des instruments d'amour
Des instruments qui ne doivent leur résurrection qu'à la passion des musiciens qui en sont tombés amoureux. Parmi eux, Philippe Foulon qui a été un précurseur dans leurs reconstructions .
Qu'est-ce que des “instruments d'amour” ?
Ce terme « amour » accolé à certains instruments baroques a une origine et une signification très peu claires. Si l’on s’en tient à la définition de l’encyclopédie de Diderot, cela désignerait des instruments qui seraient accordés plus bas, une tierce, que les instruments « normaux ». Mais Diderot de préciser que ce n’est pas toujours le cas…
La viole d’amour est un instrument tout à fait particulier en ce qu’il comporte des cordes sympathiques.
Elle a à peu près la taille d’un alto, un fond plat comme toutes les violes, sept cordes de jeu en boyau et, en principe, sept cordes sympathiques en laiton qui passent à l’intérieur du manche, qui est creux et par des trous dans le chevalet, sous les cordes de jeu. Mais dans des versions dites « violettes anglaises » il pouvait y avoir jusqu’à onze ou quatorze cordes sympathiques. Elle est la seule viole tenue « à bras » comme les violons, et à ne pas avoir de frettes.
Vue des cordes de jeu et des cordes sympathiques.
Ces cordes dites « sympathiques » très fréquentes sur certains instruments indiens, notamment le sitar, ont la particularité d’entrer en résonance avec les cordes jouées et leurs harmoniques, créant une sorte de halo sonore autour du son principal, proche de l’effet de réverbération (pour donner une idée…). En réalité toutes les cordes d’un instrument à cordes sont susceptibles d’entrer ainsi plus ou moins en résonance, il est très facile de l’observer sur un piano en frappant une note, pédale forte appuyée. L’originalité ici, est qu’il y a des cordes, très distendues, qui ne servent qu’à cela et qui ne peuvent être jouées compte tenu de leur disposition.
Cet instrument discret dont on disait qu’il imitait le mieux les intonations de la voix humaine a eu beaucoup de succès au cours du XVIIIe siècle, pour être finalement abandonné comme toutes les autres violes. Les instrumentistes contemporains qui en jouent se plaignent que ce soit un instrument très difficile à accorder : lorsque l’on a fini de régler les cordes de jeu, puis les sympathiques, en général les premières que l’on a accordées sont devenues fausses et il faut tout recommencer…
Outre leur sonorité on observera les magnifiques lutheries ouvragées de ces instruments, notamment des têtes de manche qui représentaient généralement des figures de femmes. On dit aussi souvent qu’elles devraient leur nom "d'amour"à la tête de femme aux yeux bandés garnissant la volute, symbole de l’amour aveugle.


autres instruments d'Amour

Le violoncelle d'amour
“Lorsque Philippe Foulon m'a demandé de lui construire un violoncelle d'amour, j'ai été à la fois séduit et étonné. Séduit, parce que concevoir et réaliser des instruments non conventionnels est devenu pour moi au cours des années une sorte de spécialité. Depuis bientôt trente ans, je me consacre non seulement à l'étude et à la fabrication des instruments baroques mais aussi à celles des instruments plus anciens....
Au Musée de la Musique de Paris est conservé un violoncelle dont la voix ample est magnifiquement colorée par un puissant faisceau d'harmoniques. Il s'agit de l'instrument construit vers 1710, à Venise, par Matteo Goffriller (cote E 966 6 1). En écoutant Philippe Foulon, il m'est apparu comme une évidence que ce modèle que je connaissais bien, pour l'avoir déjà étudié et copié, serait notre base de travail. Sa facture très directe, à la fois virile et raffinée, ses voûtes solides et généreuses dont les épaisseurs sont distribuées selon une logique très différente de celle qui était pratiquée à la même époque à Crémone, expliquent en grande partie son timbre rare, exceptionnel. L'écoute du premier enregistrement des sonates de Boismortier, interprétées sur une copie que j'avais réalisé en 1990 pour Philippe Lenoir, alors soliste à l'Orchestre de l'Opéra de Lyon, nous a convaincus que le puissant rayonnement d'harmoniques produit par ce modèle, en amplifiant la mise en vibration des cordes sympathiques servirait au mieux l'esthétique sonore recherchée. Le plus important était fait; le reste n'était plus qu'une affaire d'atelier, de copeaux et de vernis.”
Christian Rault : Luthier

Le baryton à cordes — appelé aussi « viola di Bardone » ou « bardone » — est un instrument à cordes du XVIIIe siècle, appartenant à la famille des violes de gambes. Il s'agit d'une variante de la viola bastarda baroque.
Il a plus ou moins la grandeur d'un violoncelle. Son accord est : la, ré, fa, la, ré, fa. L'instrument ne se tient pas entre les jambes comme les violes de gambe, mais est placé sur le sol comme un violoncelle. En plus des six cordes de jeu, se trouvent à l'arrière du manche creux, sept à neuf cordes accordées en principe selon une diatonique. Celles-ci jouent d'une part le rôle de cordes sympathiques, mais sont aussi pincées avec le pouce de la main gauche, technique qui rend très difficile le jeu cet instrument.
La douceur du son était appréciée en période pré-classique. Joseph Haydn composa pour son maître — le prince Nicolas Esterházy, qui jouait lui-même avec passion du baryton — plus de 170 œuvres (solos, trios, et divertissements). Le timbre du baryton à cordes, très particulier, était considéré par Charles Burney, comme un instrument "ingrat" allant jusqu'à écrire "qu'une voix humaine de la même qualité serait intolérable"
Le Lachrimae Consort, dirigé par Philippe Foulon, fidèle à son exploration des instruments rares, a souvent choisi le baryton à cordes pour accompagner des trios de Haydn, trios pour baryton et deux autres instruments pourvus également de cordes sympathiques, pour en faire une brillante réfutation du jugement du musicologue anglais.
Purs chefs-d'œuvre du compositeur ! Exceptionnelle interprétation de l'Aria Lachrimae Consort sur instruments d'époque.
Après le succès des trios pour baryton à cordes de Haydn, l'Aria Lachrimae Consort s'est lancé dans l'interprétation des purs chefs-d'œuvre de ce compositeur : les octuors et quintette pour baryton à cordes. Ce disque attire par ses qualités exceptionnelles d'interprétation sur les "instruments d'amour " de l'Aria Lachrimae Consort. La musique de Haydn, si finement construite et d'un attrait immédiat, saisit l'auditeur par ses astuces sans cesse novatrices et divertissantes.

Le violon d'amour est un violon muni de cordes sympathiques qui passent sous la touche de l'instrument et à travers le chevalet.
Ces cordes sont en bronze et sont relativement peu tendues.
Elles sont au nombre de 12, correspondant aux 12 notes de la gamme par demi-tons.
Elles vibrent par sympathie, c'est à dire que lorsque l'on joue sur les cordes mélodiques, la corde sympathique correspondant à la hauteur de la note jouée se met à vibrer, accroissant ainsi le volume sonore et la résonnance de l'instrument.
(La quinte et l'octave résonnent également).
La partie des cordes sympathiques qui va du sillet du bas au chevalet est à l'octave au dessus de la partie allant du chevalet au sillet du haut, de sorte que l'on a deux octaves, à partir du sol grave du violon (jusqu'au fa dièze).
Ces instruments ont étés fabriqués en particulier à l'époque baroque (avec un montage baroque). Mais on peut envisager un montage moderne. A priori tout ce que l'on peut jouer sur un violon classique peut être joué sur violon d'amour mais la sonorité conviendra mieux à certains repertoires qu'à d'autres, la dimension particulière qu'il apporte se ressent d'autant plus que la musique est pour violon seul ou peu accompagné.
Evidemment, la musique baroque sonne particulièrement bien sur violon d'amour : les oeuvres de J.S. Bach pour violon seul par exemple, résonnent d'une manière incroyable!
Jean et Maroncles : Luthiers

La viole al inglese
“La Viole al Inglese fut jouée de la fin du 17ème et surtout au18ème siècle.Vivaldi en fut professeur lorsqu’il fut nommé à la Pieta de Venise en 1704.
Cet instrument n’existe plus qu’en de très rares exemplaires, conservés dans des musées auxquels je n’ai pu malheureusement avoir accès. Je me suis donc inspiré de Violes d’Amour du 18ème siècle, dont la forme correspondait avec les deux exemplaires de violetta al inglese connus .
Mes choix se portèrent sur les Violes d’Amour de KOLDITZ (1737) et de FÜSSEN (1727), la première étant conservée au musée de la musique de Paris; j’en profite d’ailleurs pour remercier le conservateur de m’avoir autorisé l’accès à ces instruments extraordinaires.
Il m’aura fallu pratiquement un an pour réaliser cet instrument, du plan au montage final des cordes…
La première étape dans la construction d’un instrument est le plan. Il se doit d’être le plus précis possible et a demandé, pour la violetta al inglese un gros travail de recherche, fait en collaboration avec le musicien, Frédéric GONDOT, qui m’a commandé cet instrument et Philippe FOULON, créateur du LACHRIMAE CONSORT, ensemble dans lequel la violetta al inglese a maintenant sa place.
La violetta al inglese étant dans le registre des ténors de Viole et jouée «da braccio», elle ne devait être ni trop petite pour respecter une certaine longueur de cordes vibrantes, ni trop grande pour en faciliter le jeu sans obliger Frédéric à subir une opération chirurgicale pour se ralonger les bras…
François Nérot : Luthier
2016 - Mai-juin
"Le papier dans tous ses États"
Durant l'exposition "Le Papier dans tous ses États" des ateliers pour les écoles ont été tenus par les artistes Diane Bonan, Delfine Ferré, Yves Gros et Anita Maury, une sociétaire des Après-Midi de Saint-Loup.
Ces ateliers donnent beaucoup de joie aux élèves qui en profitent également pour visiter l'exposition avec leurs maîtres et des parents d'élèves accompagnateurs.
C'est extrêmement important de pouvoir montrer qu'avec du papier ou du carton, qu'on jette habituellement, les artistes grâce à leur imagination transforment ces "déchets" en matière créative, en font de beaux ouvrages et nous réjouissent l'esprit et le regard.
L'association tient beaucoup à ces ateliers parfois rémunérés, parfois offerts par les artistes car il permet à tous les niveaux de classe d'avoir un contact manuel avec la matière, un rapport direct avec un artiste et de créer un objet personnel. Cela permet un éveil de la sensibilité, de l'esthétisme sans oublier le plaisir qu'il procure.
2015
Un conteur, Bruno De La Salle a conté pour les élèves des classes de lettres des quatre lycées Provinois : Thibault, Pannevelles, Excellence, au lycée Sainte-Croix qui recevait les classes de terminale très attentives. Une séance fut prévue pour les adultes sous le portail de l'église de Saint-Loup, au soleil couchant et les auditeurs furent charmés par le récitant..
En rapport avec les sujets de mythologie traités par la licière et exposés dans l'église , il a conté un passage de l'Illiade, accompagné d'un orgue de cristal : le retour d'Ulysse et la mort des prétendants.
Toujours dans le cadre de l'exposition des tapisseries Haute-lice de Marie-Claude Deshayes-Rodriguez, un court-métrage a été présenté au public de la région, dans l'église, sur la confection d'une tapisserie par le caméraman Marcel Rodriguez, suivi d'un débat.
Nous avons établi également un partenariat avec le Conservatoire Pauline Viardot de Provins.
Le directeur Sébastien Marchand, nous prêta leur pîano quart de queue. En contrepartie, nous avons donné la gratuité du concert aux élèves du Conservatoire.
Auparavent, dans l'enceinte du Conservatoire, Léo Marillier présenta les oeuvres qui allaient être jouées, aux élèves et professeurs.
Nous espérons pouvoir persévérer dans ce partenarial régional mis en place pour faire rayonner la musique dans le Provinois.
de 2000 à 2014
Ateliers musicaux
École de Saint Loup
L’Association a participé au Projet d’école “Jouer avec les Fables", dans le cadre de la Chartre pour l’An 2000 avec des animations musicales et vocales tout au long de l’année scolaire avec Philippe Foulon et Nicole Rouillé, Directrice du Conservatoire de Meaux: Présentation de familles d’instruments jamais présentés au public, de voix, de textes dits se rapportant à ces sujets, de chorégraphies, danses et gestes correspondant aux airs joués.
Un spectacle final a été donné le 22 juin 2000 avec les animateurs et les élèves dans l’église de Saint Loup de Naud.
Jusqu’en 2004, l’association a été partie prenante de la formation d’une chorale à l’école en aidant financièrement le poste de l’animatrice. Des représentations avaient lieu chaque année pour la Fête de la Musique en juin. À l’heure actuelle il n’y a plus d’animations musicales à l’école.
Dans les communes prenantes
Avant chaque concert, une animation pédagogique d’une demi-journée était donnée gratuitement aux élèves des communes visitées, par les musiciens qui participaient au concert qui suivait. Cette animation etait très prisée des maires. On pouvait compter sur une moyenne de 150 élèves par animation
Il est possible qu’en reprenant les concerts à partir de 2015 une animation pour les scolaires soit prévue ainsi qu' un partenariat éventuel avec l'école de musique de Provins.
Ateliers artistiques durant les expositions
Depuis la disparition des concerts, les “Après-Midi de Saint-Loup” continuent leur action en faveur des écoles. Pendant tout le mois de juin, à chaque exposition de peintres ou d’artistes, les écoles réservent les jours scolaires pour des animations données par les artistes eux-mêmes dans des ateliers qui sont gratuits et très demandés À chaque exposition il est reçu environ entre 350 et 450 enfants d’âge scolaire venus des écoles avoisinantes.
Atelier “Son et Éveil musical” sur MAO (Musique assistée sur ordinateur) avec Adrien Maury, un ancien élève de l’école de Saint-Loup de Naud.
Atelier “Écriture et Poésie” avec Dominique Cagnard, écrivain et poète.
Atelier “Racontées” avec Geneviève Bayle-Labouré conteuse.
Atelier « Contes » avec le conteur Sylvain Pieplu.
Atelier « Collages » avec Yves Gros, sculpteur et peintre.
Atelier « Découpages et couleur »s avec Marine Guiller photographe.
Atelier « Noir et blanc » avec Pavlina Viguier, décoratrice.
Atelier « Sculpture et bas relief » avec Michel Tancelin, sculpteur matiériste.
Atelier « Restauration » avec Chantal Levasseur restauratrice.
Atelier « Vitrail « avec Evelyne Bonnet vitrailliste.
Atelier « Vitrail » avec M. Regnier, maître-verrier.
Atelier « Bois » avec JP Guenver sculpteur.
Atelier « gravure sur lino » avec Daniel Bourgeois.
En 2014
Atelier « papiers » avec Gérard Roche.
Atelier « Tiffany » avec Jocelyne Bellini.
Atelier « Jeux de Matière » Avec Leo Barbara.
Atelier « dessin » avec André Schemid.
Atelier « poterie » avec Julien Tessier.
Atelier « bijoux » avec Véronique Viallanex.
Atelier « sculpture » avec Nadia Treni.